Le Docteur Tomatis
Origines de la méthode Tomatis®
Alfred Tomatis s’installe en 1946 dans un appartement où il s’aménage un laboratoire personnel, reçoit ses patients en consultation et pratique des interventions chirurgicales privées.
C’est en pratiquant sa fonction d’orl, au laboratoire d’acoustique des arsenaux de l’aéronautique, que le docteur Tomatis constate un lien direct entre les problèmes d’audition et les troubles du langage. En effet, en charge des personnes souffrant d’une audition altérée due à l’exposition au bruit environnant des moteurs à réaction, il remarque rapidement chez ces patients une déformation significative de la voix.
Le médecin orl se met alors en quête d’une solution permettant la création d’un nouveau conditionnement de l’oreille afin de corriger la réception sonore défectueuse et d’améliorer l’audition. Un appareil auditif est ensuite créé : l’oreille électronique à effet Tomatis.
Parallèlement, l’infatigable chercheur étudie le rapport entre la perte auditive des employés des arsenaux et celle de chanteurs barytons, envoyés en consultation par son père totalement par hasard. Il s’aperçoit alors, en analysant leurs courbes auditives respectives, que les défaillances subies sont les mêmes. Il fait tout de suite le rapprochement entre l’auto-écoute et la déformation de la voix, et repousse l’hypothèse d’un larynx défectueux, préférant se concentrer sur l’oreille de ses patients.
La combinaison de l’intuition aigüe du docteur et de ce cheminement peu commun mettent en lumière l’oreille comme instrument essentiel de la phonation. En résumé, la voix ne restitue seulement ce que l’oreille entend. C’est la naissance de la Méthode Tomatis® .

Le docteur Tomatis et l’apprentissage des langues étrangères
Après avoir réalisé des milliers d’observations cliniques pour le Ministère du Travail, le Ministère de l’Air et les différents arsenaux, Alfred Tomatis s’intéresse à l’apprentissage des langues.
Il parvient à prouver que chaque langue utilise une zone fréquentielle différente, que l’on nomme « bande passante ». Sur la base de cette découverte, il a mis au point un appareil de gymnastique auditive dit oreille électronique permettant de rééduquer l’oreille des apprenants qu’elle soit capable de s’adapter aux fréquences spécifiques de la langue cible.
Les travaux d’Alfred Tomatis mettent en évidence la division ou babélisation fréquentielle des langues, soit le fait que chaque langue se différencie par des bandes passantes caractéristiques. Il ressort que les fréquences de l’anglais oscillent entre 2000 hertz et 12000 hertz. Le territoire fréquentiel de l’anglais commence ainsi là où celui du français s’arrête, ce dernier “gravitant” entre 125 hertz et 250 hertz, et entre 1000 hertz et 2000 hertz. On comprend dès lors pourquoi les français ont tant de mal à comprendre et à parler anglais, à la différence des russes qui sont plus “ouverts” aux autres langues en général.


La boucle audio-vocale selon le docteur Tomatis
L’approfondissement des recherches
Il étudie à l’époque les enregistrements de chanteurs célèbres et examine leur capacité d’écoute. Il remarque par exemple, que le chanteur Enrico Caruso a toujours une chute minimum de 18 décibels vers les graves, lorsque celui-ci s’exprime sur une fréquence supérieure à 2000 Hertz. Caruso souffrait d’une insuffisance auditive concernant les fréquences les plus aigües. Cependant, son hypoacousie jouait le rôle de filtration, et Caruso chantait remarquablement bien.
Le docteur Tomatis décide alors de faire bénéficier de l’écoute carusienne à des patients n’ayant pas un bon auto-contrôle vocal.
La poursuite des recherches de l’oto-rhino se concentre chronologiquement sur :
- L’équilibre auditif (1948) ;
- La bascule (1950) ;
- La première oreille électronique (1952) ;
- La bascule électronique (1954) ;
- L’entrée « Line » (1954) ;
- Le retard (1956) ;
- L’Audio Psycho Phonologie (1960) ;
- L’osseux (1965) ;
- Le filtrage, ASM (1974) ;
- Le réseau international (1976) ;
- La précession (1980) ;
- Les filtres (1988) ;
- L’industrialisation et la consolidation des appareils (1992) ;
- L’ergonomie et les multiples modèles (1998).
Les 3 lois Tomatis®
Docteur Tomatis : “La voix ne reproduit que ce que l’oreille entend”.
Ce qui signifie que mal parler anglais se ramène au fait ne pas entendre l’anglais, soit au fait d’être culturellement « sourd » à l’anglais.
Docteur tomatis : “Si l’on rend à l’oreille appauvrie la possibilité d’entendre correctement les fréquences compromises, celles-ci sont instantanément et inconsciemment restituées dans l’émission vocale”.
Ce qui signifie que si on entend mieux l’anglais, on le parle mieux.
Docteur Tomatis : “La stimulation auditive neurosensorielle entretenue pendant un temps déterminé modifie, par phénomène de rémanence, la posture d’auto-écoute du sujet, et par voie de conséquence, sa phonation”.
Ce qui signifie que grâce à la stimulation auditive neurosensorielle, on parvient à intégrer définitivement les composantes orales de l’anglais.